L’enseignement tel qu’il est pratiqué à l’heure actuelle est un système éducatif autoritaire. Il remonte à environ deux siècles, une époque très autoritaire ! Dans un tel système, aucun raisonnement ne peut parvenir à ouvrir une brèche dans la muraille de l’Autorité. « L’Autorité sait – vous obéissez ! » C’est une logique en soi, celle qui était pratiquée dans la plupart des civilisations des deux ou trois derniers millénaires. (Avant ça, on ne sait pas). C’est le modèle de la meute. Il y a un chef et la troupe obéit aux ordres. C'est en train de changer, mais pas dans l'enseignement (bien que certains enseignants s'écartent des modèles rigides et dogmatiques classiques).
L’Homme fonctionnait sur ce principe de la meute. Seulement, les temps changent et nous sommes en train de quitter la "raison" de l’homo-sapiens pour nous élever vers un autre état – la Pensée, peut-être, dont la caractéristique principale sera l’Amour, la Bienveillance, la Compréhension. L’Autorité s’effacera pour laisser place à la Responsabilité individuelle et collective. Le Savoir ne dépendra plus d’une Autorité – Liberté et Savoir sont jumeaux.
On pourrait avancer sans trop se tromper que ceux qui savent vraiment ne s’érigent pas en Autorité du savoir. Ils ne s’érigent pas en Autorité parce qu’ils savent que quelqu’un d’autre pourrait trouver une meilleure théorie qui démolirait les principes qu’ils croyaient fermement établis. Ils savent par expérience que les mines de connaissances ne sont pas encore épuisées. Ceux qui savent vraiment savent aussi évoluer. C’est un jeu fantastique le savoir. C’est un jeu inépuisable. Que de surprises à attendre, que de découvertes à venir, que d’étonnements ! Quoi de plus merveilleux que de s’étonner ?
L’Autorité peut revêtir de nombreux déguisements : religions, hommes politiques, dirigeants, intellectuels, philosophes, scientifiques, « responsables », professions « intellectuelles » par rapport aux professions « manuelles », etc.
Le mot « Autorité » utilisé dans ce texte, ne fais pas référence à l’autorité politique qui est probablement une nécessité dans une société comme la nôtre, encore que ce soit discutable. Ce mot désigne l’ensemble des détenteurs d’idées fixes que l’on nomme abusivement « savoirs ».
L’Autorité, en tant que principe de savoir, est l’ennemi numéro un de la Logique.
La Logique est le sujet des données – de la découverte de données ou de solutions par le raisonnement. La découverte de données a toujours été une chose dangereuse pour l’Autorité. Les autorités médicales d’antan rejetaient systématiquement toute nouvelle découverte sans aucune raison. Ils étaient des « autorités » dans leur domaine, ils disposaient d’un « savoir », même faux, et il n’était pas question que quiconque remette en question ce qu’ils « savaient ». Quel cauchemar !
Le pire c’est que c’est toujours vrai dans le domaine le plus important qui soit : l’éducation.
La bonne nouvelle, pour les amateurs, c’est que notre système éducatif est un excellent terrain d’exercice pour les amateurs de logique – il est truffé de faussetés, de principes éculés (remontant à deux siècles), d’évaluations erronées des importances relatives, bref, une mine d’or pour les amateurs.
Tout ceci est bien sûr très théorique, bien trop. Mais il faut bien commencer par quelques bases. J’invite donc mes éventuels lecteurs à participer à une analyse de données très intéressante sous forme de discussions sur Crapaud Fou à propos de notre chère Éducation nationale.