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Journee au CRI du 30 03 2019

Visuels de cette journée :

 

Bande-annonce, vidéos et photos sont consultables ICI sur la chaîne Peertube crapaud-fou.

Liens des collectifs présents :

 

Comptes-rendus d'ateliers :

 

Atelier Crapauds Fous

 

Voir l'enregistrement en direct ICI.

 

Atelier IKIGAI

 

Ce concept d'origine japonaise signifie réussir à trouver sa place, sa raison d'être au sein d'un environnement. Dans la culture d'Okinawa, ikigai est par exemple perçu comme une raison de se lever le matin.

Puis ce mot a voyagé, notamment en occident, au point où une méthode est née pour aider à trouver son ikigai. Cette méthode consiste à se poser les 4 questions suivantes :

  1. Qu'est-ce que j'aime ? Qu'est-ce qui m'inspire, me fait vibrer ? De quoi ai-je envie (mes rêves, mes désirs) ?
  2. Quels sont mes dons, mes facultés ?
  3. De quoi le monde qui m'entoure a-t-il besoin ?
  4. Ce monde qui m'entoure qu'est-il prêt à me donner en terme de ressources (salaire, aide matérielle, humaine) ?

L'ikigai de chacun se trouve dès lors à l'intersection de ces 4 questions et réponses qu'on y met. L'ikigai apparaît dès lors comme ce juste milieu difficile à atteindre si on reste enfermé dans trop de certitudes.

Contre toute attente ces questionnements mettent en lumière des incompatibilités permettant de ne pas se tromper d'orientation ou de ne pas subir un jour une trop grande fracture dans un changement de vie.

Ainsi, par exemple, on peut rêver de devenir danseur étoile mais n'avoir aucun don pour cela ou être attiré par un métier grassement payé mais qui ne nous ferait pas sens.

L'Ikigai, qui incite aux questionnements, évite de s'enfermer à vie dans une zone de confort stérile. C'est une aide pour se lancer dans une quête individuelle, non égoïste, car prenant en compte l'environnement, l'extérieur.

Vincent Dahirel du CRI, qui animait cet atelier, a à coeur d'inciter ses élèves à se poser ces questions afin de les aider à devenir maître de leur vie et force de proposition dans leur environnement.

Dès lors, les personnes présentes à cet atelier ont tenté de répondre à cette question : dans notre système éducatif comment amener ces questionnements ?

 

Interrogations :    

  • L'enfant, naturellement, n'est-il pas dans cet ikigai ?
  • L'éducation nationale ne devrait-elle pas préserver cet ikigai :

             - en offrant à tout enfant un espace temps pour ça ?

             - en lui permettant ce chemin vers la connaissance de soi pour être autonome et confiant dans le monde extérieur ?       

 

Constat/problématique :    

  • L'école fait souffrir beaucoup d'enfants et c'est un problème de laisser ce système perdurer.
  • Ce système scolaire classique actuel a juste été posé là un jour, dans l'histoire, sans analyse ou expérimentation préalable, ni évaluation depuis 150 ans.    

 

Solutions :    

  • Créer un environnement adéquat à l'école où : 

- essentiel d'aider l'enfant à se sentir "moi dans le tu", à trouver sa place, avec toute sa singularité, au sein de la communauté.

- chaque enfant arrive avec une couleur qui lui est propre, ne pas gommer cette couleur. l'aider à garder cette couleur tout en trouvant une façon d'être au monde qu'il aura ensuite de manière transversale partout.

- l'environnement se doit d'assurer que l'enfant sera convaincu qu'il a de la valeur, avec toujours cette notion de "avec cette valeur particulière que puis-je apporter au monde" ?

  • Remettre en cause la relation enseignant/élève :

- lâcher-prise par rapport au récit collectif global qui souhaite que tous les enfants aient les mêmes comportements, se tiennent bien en classe, obéissent, ne questionnent pas... reconnaître nous-même en temps qu'adultes que bon nombre des récits collectifs sont relatifs, rajouter à chaque affirmation, certitude le "ou pas". S'éloigner des dogmes. Se déconditionner.

- observer sans juger.

- laisser émerger sans imposer.

- faire preuve d'humilité : entrer en relation authentique avec l'enfant mais avec pour limite le respect de son individualité et de sa propre expérience.

- être dans la posture du maître ignorant (ex : savoir dire que pas d'avis sur les GJ et que certains sont pour car... et d'autres sont contre car ... mais sans émettre de jugement)

- être dans une approche de don à l'autre et porter attention.        

 

Limites :

  • De quel espace temps l'enseignant dispose-t-il lui-même pour se poser toutes ces questions ?
  • Mettre en place un espace de paroles pour les enseignants eux-mêmes ? 
  • Pourquoi les enseignants ne sont-ils pas formés à l'ikigai ?

 

En conclusion, question posée aux participants :

  • Qu'est-ce qui, dans l'école, vous a permis de cheminer vers votre bonheur ?        

 

Atelier Désobéissance civile

 

  • « Sous un gouvernement qui emprisonne injustement n'importe qui, la vraie place d'un homme juste est aussi en prison » citation de Henry David Thoreau, philosophe, naturaliste et poète américain

          https://fr.wikipedia.org/wiki/Henry_David_Thoreau

 

  • « Quand les bandits sont au pouvoir, la place d’un honnête homme est en prison » citation du syndicaliste et militant québécois Michel Chartrand

           https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Chartrand


Cet atelier fut animé par Ramïn Farhangi qui se lance dans un nouveau combat : L'enfance libre https://www.enfance-libre.fr/

L'enjeu : obtenir la suppression du contrôle annuel de l’éducation nationale pour toutes les familles pratiquant l’enfance libre.

Ses parrains : Vincent Cespedes https://www.youtube.com/watch?v=AQw_fKFLoqk et François Begaudeau https://www.youtube.com/watch?v=GPfXLUThC6M

Concernant l'atelier en lui-même nous avons focalisé sur le devoir de réserve auquel sont soumis les enseignants de l'école publique et qui les empêche de changer le système de l'intérieur même quand ils ont l'intime conviction qu'il est temps de le changer.


Définition juridique du devoir de réserve de tout fonctionnaire : 

L'expression "devoir de réserve" désigne les restrictions de liberté d'expression auxquelles sont soumis les fonctionnaires.

L'objectif est de garantir la neutralité et l'impartialité de l'administration et de ne pas nuire à son renom. Ceux qui y sont soumis doivent, en particulier, s'abstenir de faire état de leurs opinions personnelles sur des questions relatives à leur activité ou d'avoir des comportements incompatibles avec la dignité, l'impartialité ou la sérénité de leurs fonctions. 

Le texte de référence est la Loi n° 83-634 du 13 juillet 1983, dite loi Anicet Le Pors, sur les droits et obligations des fonctionnaires. Il ne fait cependant mention ni de "devoir de réserve", ni d'"obligation de réserve". En effet, la liberté d'expression des fonctionnaires, garantie par la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, est reconnue aux fonctionnaires sous réserve d'un usage qui ne soit ni excessif, ni insultant à l'égard des pouvoirs publics et de la hiérarchie. Ce devoir de réserve est apprécié en fonction des responsabilités assumées de par son rang dans la hiérarchie et de la nature de ses fonctions.

Le "devoir de réserve" est régi par la jurisprudence, ce qui laisse une large plage d'incertitude et d'interprétation dans son application. Cette jurisprudence peut être reprise dans les statuts particuliers de certaines professions, comme les magistrats, les militaires, les policiers ou devenir une contrainte pour certaines fonctions, compte- tenu de leur position hiérarchique (ambassadeurs, préfets...).

Dans la pratique, les sanctions envers des fonctionnaires pour "manquement au devoir de réserve" prennent la forme de mutation ou de déplacement car un manquement à une règle, qui n'est pas inscrite dans une loi, ne peut faire l'objet d'une sanction officielle.

Le devoir de réserve se distingue du devoir de discrétion qui vise à protéger les secrets des particuliers.

Ce brouhaha juridique, doctrinal et jurisprudentiel engendre au final pour ceux qui y sont soumis (d'autant plus qu'autour de ce concept règne un flou artistique) :

    - un système pyramidal figé;

    - une impossibilité de questionner;

    - une atteinte à la liberté d'expression. 

Au vu de ce constat nous nous sommes interrogés sur Comment trouver un consensus avec un système qui a du mal à se questionner ?

  1. Contester de manière pacifique : avec manif, courriers, une grande marche pour la liberté d'expression ... Mais ça ne bouge pas ?
  2. Tenter de négocier : obtention de 1 ou 2 RV avec des élites politiques... Mais ça ne bouge tjrs pas?
  3. Que reste-t-il dans ce cas ? sinon la désobéissance civile : on va dès lors faire des choses/actions pour rendre notre demande impossible néanmoins applicable.

La désobéissance civile apparaît dès lors comme le dernier (l'ultime) moyen démocratique pour permettre la survie justement d'un système qui se dit démocratique mais qui a perdu le sens (et l'essence) même de son existence dans les faits.

 

Comment agir dès lors sur les centres de pouvoir du système éducatif ?

  1. Les syndicats des enseignants sont puissants mais surtout concentrés sur des positions statutaires, de carrière et peu sur les valeurs/concepts de bonheur, de bien-être, de liberté d'expression pour eux-mêmes et encore moins pour les élèves.

  2. Le rectorat est fort et met de la pression sur les enseignants.

  3. Les fédérations de parents d'élèves sont puissantes et pourraient aider pour des actions de désobéissance civile de type :

  • organiser au sein des écoles des cours d'éducation civique où on explique aux élèves ce qu'est la liberté d'expression et les exemples de censures subies par les enseignants ainsi que l'absurdité du système;
  • des parents qui relaient la parole anonyme d'enseignants;
  • des parents qui viendraient faire un spectacle/théâtre mettant en scène avec humour ce que subissent les enseignants;
  • une grande action # (type #MeToo) sur les réseaux sociaux mettant en avant un non respect flagrant massif du devoir de réserve au point que ce non-respect ne serait pas punissable individuellement car massif (#Balance-ton-devoir-de-réserve ?);
  • les parents qui organisent des formations pour les enseignants
  • publier une interview poisson d'avril avec une inspectrice d'académie annonçant sa démission au vu de l'absurdité du système (cf ici pour exemple : https://www.enfance-libre.fr/blog/demission-inspectrice) ;

   4. Les enseignants : 

  • dès le début d'année se mettent d'accord pour mettre 20/20 à tout le monde
  • désobéissent de manière massive à l'injonction de mutation et font corps pour se mettre tous dans un même établissement 
  • avec le soutien des parents négocient avec le maire pour créer leur propre lieu
  • si la Marseillaise devient obligatoire à l'école, passer la version de Gainsbourg

   5. Les élèves : 

  • se mettent d'accord pour rendre page blanche lors des examens
  • décident de ne faire que ce qui leur paraît utile en cours
  • décident de ne pas se conformer au rythme imposé, refuser l'arbitraire de l'emploi du temps (exemple : fin du cours de chimie ? Ben non, ça m'intéresse je veux continuer ce cours et ne pas aller à un autre)
  • avec les enseignants inversent les rôles profs/élèves pendant 1 semaine
  • installent la grève du vendredi
  • transforment les cours en maïeutique : poser 1000 questions en cours
  • n'acceptent les règles des enseignants que s'ils se les appliquent à eux-mêmes
  • exigent des preuves que ce système leur est indispensable pour fonctionner aujourd'hui


Comment développer la capacité à désobéir ?

  • avant tout, un milieu bienveillant, non violent
  • grâce à des modèles inspirants (cf Greta Thunberg, 15 ans, qui se bat pour le climat)
  • développer l'esprit critique, le relativisme, la maïeutique de Socrate
  • offrir à chacun un environnement où son estime de soi peut s'épanouir (ma voix compte, mes valeurs peuvent apporter à l'intérêt général, je peux être important pour la collectivité)
  • savoir faire preuve d'empathie (émotionnelle et cognitive) pour "l'adversaire" (quel est le récit qui l'a amené à s'enfermer dans tant de certitudes ? Pourquoi ne veut-il rien questionner ? En quoi on le met en danger en questionnant le système ? Se croit-il gardien d'un Temple ? Un Temple de l'école de la république française ?) afin de trouver un consensus, sans tomber ni dans l'insoumission totale ni dans l'obéissance systématique
  • développer l'humour (qui ouvre à la résilience et au happening face à l'autoritarisme).


En conclusion, nous avons parlé du système scolaire finlandais :    

  • Depuis les années 70 les enseignants finlandais ne sont plus inspectés;
  • Cette inspection a été remplacée par une formation initiale et continue afin de les soutenir et leur permettre de s'adapter aux évolutions sociétales tout au long de leur carrière;
  • Les enseignants sont payés comme des médecins. 

 

Un article intéressant écrit par un prof de l'université de Nantes sur la désobéissance civile https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01886334/document

issu de cet article :

  • Selon Rawls, « la désobéissance civile peut être définie comme un acte public, non violent, décidé en conscience, mais politique, contraire à la loi et accompli le plus souvent pour amener un changement dans la loi ou bien dans la politique du gouvernement » (Théorie de la justice, trad. Audard, Seuil, 1987, p. 405). 
  • Le premier ressort de la désobéissance civile est la référence à un droit injuste. Les désobéissants dénoncent le caractère injuste du droit positif en vigueur. Ils oeuvrent pour « rétablir la justice », pour « défendre des causes justes ». 
  • Le deuxième ressort est celui par lequel les désobéissants défient les autorités d'appliquer les conséquences injustes du droit. C'est pourquoi ils souhaitent être mis en examen et jugés pour leurs actes de transgression, si possible dans des conflits collectifs : tous coupables, tous solidaires, tous citoyens.
  • Dans les cas extrêmes, la privation de liberté devient un horizon recherché. Selon la forte formule de Thoreau : « sous un gouvernement qui emprisonne injustement n'importe qui, la vraie place d'un homme juste est aussi en prison ». 

 

Atelier "Tiers-Lieux Apprenant"

 

@carogerber , @miquel , @Pruls

Chacun a pu présenter sa structure, le point commun étant la recherche de mettre en place un environnement propice aux apprentissages, à travers l'échange entre pairs.

La conclusion est de se retrouver dans la mare sur le canal https://coa.crapaud-fou.org/channel/tiers-lieux-apprenant

 

Réponses aux questions Solucracy


Pendant la journée, 4 questions étaient posées sur les tables près de l'accueil. Bien qu'il aurait été plus efficace de poser les questions directement aux gens, on a quand même eu quelques réponses que voici : 

 1. Qu'est-ce qui vous plait dans votre lieu d'apprentissage ? 

  •  Le contact avec ceux qui ont l'expérience et partagent ( P2P des clubs de sport, ski rando, apnée)
  •  Les encouragements à pousser + loin mes questions, mes projets. "C'est génial ce que tu fais"
  •  La possibilité de travailler à l'extérieur avec un environnement naturel.

 2. A quelles activités aimez-vous participer ? 

  •  Echanges intellectuels
  •  Cuisine
  •  Sciences ludiques
  •  Le sport et la culture générale
  •  Sport, apprendre des savoirs différents
  •  Papillonner,hybrider les projets, les ressources
  •  Echanges philo
  •  Rêver, projets
  •  Discuter

 3. Quelles activités supplémentaires souhaiteriez-vous ?

  •  Des activités physiques
  •  Des voyages
  •  Apprentissage des sciences humaines
  •  Jardinage
  •  Des temps pour changer de référentiel, interroger les représentations, les normes.

 4. Que souhaiteriez-vous avoir de plus pour améliorer la qualité de l'apprentissage ?    

  •  Encore plus de liberté
  •  Moins de contrôle de l'état
  •  De meilleurs outils pour rassembler la connaissance et faciliter l'auto apprentissage -> sites répertoriant les scientifiques selon les domaines/ sujets. Accès aux différentes études sur un sujet, assemblés sur une plateforme.
  •  Des connaissances sur le fonctionnement neuro affectif de l'enfant.
  •  Du temps, pour me trouver, rencontrer les autres, tester, rater, recommencer + fort.

 

 

Contributors to this page: Flo.Cuvellier .
Page last modified on Thursday 16 January, 2020 01:43:10 CET.
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